Ivre de toi sur bateau ivre
Julien Guerrero
Ce
poème reçut le 3e Prix du concours d'écriture
« Poèmes et lettres d'amour »
organisé par l'Office
de Tourisme de la Vallée de Clisson (Loire-Atlantique) en février
2011.
à Pyrénéa
La gravité tournoie et seul mais
bousculé,
Je camoufle à tes yeux ma peur de
la cadence
Puis m’approche, regarde !
Acceptes-tu la danse ?
Puis-je saisir ton corps de
papier ondulé ?
Si ma main te saisit, mon âme,
elle, te serre
Aussi fort qu’est serré mon cœur
dans cet enfer.
J’ai beaucoup trop veillé et bien
assez souffert ;
Voilà, Jardin Secret, qu’en toi
seul je m’insère !
Mes doigts endoloris auront
bientôt glissé
Sur la porte d’entrée de ce
précieux ouvrage
Où me font oublier la rage de
l’orage
Tes paupières plissées, ton
sourire hissé.
Dans ce cahier, depuis longtemps,
je collectionne
Le soleil de ta vie grouillant de
sentiments,
La pluie de mon cœur bleu
rouillant tous tes tourments,
Un arc-en-ciel priant pour qu’on
ne le sectionne.
Les coffres sont à jeun. Ta
Beauté de papier
N’est plus rien d’autre à bord
que l’essentiel des vivres
– C’est chaque heure plus vrai –,
mais mille bateaux ivres
Pourraient bien m’assoiffer et
jusqu’à m’estropier :
Elle est un élixir au secours de
mes membres
Et ne laisserait pas l’ensemble
s’affaler.
N’aie crainte, mon Amour, tout
devrait bien aller.
Un jour fusionneront de nouveau
nos deux chambres !
Ce livre salvateur me berce puis
m’endort.
Si près, si loin de toi sur cette
mer houleuse,
Je remonte le drap, page rose et
moelleuse,
Et, dans un rêve vif, signe ta lèvre d’or !